
The Elder Scroll V: Skyrim
Il est enfin arrivé
Ouf ! Alors qu'on l'attendait avec impatience depuis des mois, Skyrim, promis comme l'évènement vidéo-ludique de cette fin d'année, est enfin là ! Et, pour ne pas risquer de décevoir votre attente plus longtemps, je peux vous l'affirmer d'emblée, il est tout simplement énorme ! Certes, le moteur graphique de Besthesda, déjà utilisé sur Oblivion ou sur Fallout New Vegas commence à dater un peu malgré ses améliorations, et les graphismes ne sont pas forcément les plus frais que l'on ai pu voir cette année. Mais, Arena et Daggerfall n'ayant pas construit la réputation du titre sur leurs graphismes, ce n'est pas là que l'on attendait le dernier-né de la série.
En revanche, la série a su depuis toujours s'imposer comme le must du RPG en terme de liberté d'action et de choix, offrant une durée de vie phénoménale et des possibilités sans fin. Skyrim ne déroge pas à cette règle, et pousse encore une fois le réalisme un peu plus loin.
Il était une fois Bordeciel
Une fois attendu plus ou moins patiemment que Steam veuille bien débloquer l'accès au jeu, commence enfin l'aventure dans les contrées nordiques de Bordeciel. Située au confins nord de Tamriel, cette province, terre d'origine des Nordiques, est essentiellement composée de montagnes venteuses et inhospitalières, où les étendues enneigées constituent le principal paysage. Pour ne pas déroger à la tradition de la série, vous incarnez une nouvelle fois un prisonnier de l'Empire. Acheminé vers le bourreau en même temps qu'Ulfric Sombrage, jarl (l'équivalent nordique du duc) rebelle qui vient d'assassiner le Haut-Roi de Bordeciel, vous allez pouvoir, après quelques minutes d'introduction à admirer le paysage depuis votre chariot et discuter avec les autres prisonniers, participer enfin à la construction de votre personnage. Celle-ci passe avant tout par le choix de votre race : des plus exotiques (Argonautes et Khajiits sont toujours représentés) au plus classique (Bréton ou Impérial, la panoplie complète des habitants de Tamriel, déjà connus grâce aux précédents opus est disponible : pas moins de 10 races jouables sont disponibles. Passée cette étape, vous restera à choisir votre nom, et à personnaliser, grâce à un outil très complet, votre apparence. Rien d'autre pour le moment, Elder Scrolls, très ouvert, vous permettant de choisir votre orientation au fil de votre progression.
Une fois votre personnage créé, l'intrusion d'un gigantesque dragon, race pourtant disparue depuis des siècles, juste avant l'exécution du chef rebelle - et par là même, la votre - va vous éviter de peu de vous retrouver la tête tranchée. Si le dragon encaisse quelques menus défauts dans l'animation de ses déplacements, la scène générale est assez spectaculaire. Crachant le feu, utilisant les bâtiments alentours comme promontoires, jouant de la gueule pour semer mort et désolation, la bête fait forte impression. Les rencontres ultérieures avec les représentants de la race draconnique permettront en outre de se rendre compte que ces combats, non-scriptés, sont entièrement dynamiques.
Après avoir lâchement fui Helgen, vous voila donc lâché dans l'aride campagne de Bordeciel, où vous découvrirez rapidement vos pouvoirs d'Enfant du Dragon, capable d'absorber les âmes de ces créatures pour faire usage de la Voix. Commencera alors une longue, longue quête pour savoir d'où proviennent ces mystérieux dragons qui semblent tout d'un coup proliférer...
Une province gigantesque
La première chose qui frappe une fois qu'on a parcouru quelques centaines de mètres dans les collines qui bordent Helgen, c'est la taille de la carte. Certes, on s'y attendait, mais c'est tout de même un choc de voir que le curseur indiquant notre position a à peine bougé. Tout d'un coup, certaines villes telles que Solitude nous paraissent très éloignées. Il faut dire que Bordeciel ne compte pas moins de neuf châteleries, c'est à dire autant de villes d'importance, sans compter une multitude de petits hameaux, forteresses, ou lieux-dits.
Difficile d'estimer le nombre de PNJ qui ont du être créés pour l'occasion, mais ils ont au moins le bon goût de ne pas se ressembler : entre le nombre de races existantes, les multiples paramètres de personnalisation du visage et les attributs vestimentaires divers, il sera dur de rencontrer deux fois le même personnage. Exception faites des enfants, tous semblables d'apparence, souvent moqueurs voire désagréables, mais qu'il est par ailleurs impossible d'occire (oui, j'ai essayé, je le confesse). Par ailleurs, les 80 000 lignes écrites pour le jeu , majoritairement en dialogues intégralement doublés, devrait satisfaire même le plus obstiné des geeks. S'ils n'ont que peu de profondeur de choix, ils compensent aisément par la richesse de leur diversité.
Une fois sorti des villes, l'environnement est tout aussi riche, et il est fréquent de croiser, au gré de ses pérégrinations aventureuses, quelque grotte insalubre et mal fréquentée ou forteresse tenue par des brigands. En tout, pas moins de 150 donjons sont ainsi disséminés sur toute la carte. Et quand on voit que, si les plus courts peuvent être explorés en une demi-heure, certains demandent facilement 1h30 pour être entièrement inspectés, on imagine sans peine la durée de vie qu'ils représentent.
Afin de nous simplifier la tâche dans la priorisation de nos quêtes, qui se comptent rapidement par dizaines, celles-ci sont d'ailleurs classifiées en plusieurs thématiques :
- Quêtes principales, relatives à la mission centrale du jeu, et nécessaires à son avancée
- Quêtes secondaires, travaillées et disposant d'un scénario à part entière, mais optionnelles pour terminer le jeu
- Quêtes diverses, au scénario souvent minime, générées de manière semi-aléatoire, et présentes théoriquement en quantité infinie
- Quêtes de guildes, que ce soit de l'Université de magie, des Compagnons, ou de la Guilde de voleurs, elles vous permettront, comme à chaque Elder Scrolls, de vous élever dans la hiérarchie des Guildes présentes dans la province, jusqu'à attendre le titre de Grand Maître
- Quêtes daedriques, en rapport avec les Aedres et les Daedres, ces quêtes dures à obtenir et à réussir, remportent comme à chaque fois le prix de l'originalité. Les réussir toutes sera sûrement un défi quasi impossible.
La multiplicité de ces objectifs devrait ainsi permettre de tenir en haleine n'importe quel joueur, et de permettre à tout le monde d'orienter sa quête selon ses propres envies.
Un système de progression traditionnel de la série
A quoi bon avoir toutes cette marge de manœuvre, vous demandez-vous peut-être, si l'on est bloqué rapidement par un système de level capping ? Heureusement, en bon RPG, Skyrim vous propose également un système de progression qui devrait vous laisser bien du temps avant d'en voir le bout. Votre personnage est ainsi évalué sur 18 traits de compétences, notés sur 100, et qui disposent d'un pourcentage initial (entre 10 et 30) dépendant de la race choisie. Comme dans les précédents opus, plus vous pratiquez une activité, plus la compétence en dépendant s'améliore, jusqu'à atteindre le maximum possible.
Tous les dix points de compétences gagnés, un niveau est accordé au personnage, lui permettant de gagner, au choix, 10 points de vie, de vigueur ou de magie. S'y ajoute également un Trait, pouvoir particulièrement puissant qui permet de progresser plus avant dans une compétence. Chacune d'elle dispose en effet d'un arbre de progression, symbolisé par une constellation, chaque étoile la constituant représentant un Talent qui peut être appris. Certains d'entre eux disposant par ailleurs de plusieurs degrés d'efficacité. Très puissants, ces Talents, à répartir avec soin , permettent de spécialiser son personnage sur les thématiques qui nous intéressent le plus.
Chaque compétence pouvant être montée jusqu'à 100, un rapide calcul permet d'estimer le niveau maximum entre 140 et 150, ce qui est proprement énorme, ceux-ci ne montant pas si vite que ça. Néanmoins, un système de soft cap a été semble-t-il placé au niveau 50. A partir de ce point, il semble que le personnage, s'il continue à progresser, ne gagne plus de Talents à répartir. A confirmer, puisque à l'heure où j'écris ces lignes, ce niveau n'a pas encore été atteint au sein de la rédaction : un week-end de jeu intensif ne nous a en effet pas permis de dépasser le niveau 21.
En tous les cas, cette simplicité de progression, propre à la série, est toujours aussi efficace, et la diversité énorme des Talents comblera de bonheur les joueurs, qui y trouveront un moyen infaillible d'orienter leur héros selon leurs souhaits.
Du craft à n'en plus finir
Dans l'économie florissante de Bordeciel, vous vous apercevrez très vite que si les pièces détachées sont relativement aisées à trouver, il n'en est pas de même pour les objets vraiment intéressants. Ainsi, inutile d'attendre que vous tombe dans l'escarcelle la jolie armure daedrique enchantée qui vous ferait pourtant tellement plaisir pour votre anniversaire. Que ce soit les pièces d'équipement, les potions ou les enchantement, il sera souvent plus simple de compter sur vos propres talents pour compléter votre arsenal. Pour ce faire, trois compétences vous seront utiles : le Forgeage, l'Enchantement et l'Alchimie.
Le Forgeage vous permet d'utiliser d'une part les pièces de cuir obtenues à partir des dépouilles d'animaux tués et d'autre part les lingots de minerais. Ceux-ci peuvent être soit achetés tels quels, soit obtenus en exploitant les filons d'une mine à l'aide de votre fidèle pioche puis fondus dans l'une des exploitations présentes dans certains lieux. Armés d'un bon niveau, des Talents nécessaires, et de l'équipement adéquat vous pourrez alors forger armes et armures, ainsi qu'améliorer les pièces d'équipement existantes, leur conférant des bonus de plus en plus élevés. Comme habituellement, la qualité primaire d'une pièce d'équipement dépend de son matériau. En fer, en acier, de plates, dwemer, en orichalque (équipement orque), en obsidienne, daedrique puis draconnique pour l'équipement lourd. Ou en peau, en cuir, clouté, elfique, et en verre pour l'équipement léger. A chaque nouveau matériau, coût et rareté des minerais ainsi que niveau de compétence exigé vous rendront la fâche plus difficile.
Une fois en possession de vos pièces d'équipement, un cercle d'enchantement vous permettra de les améliorer magiquement. Tout aussi complexe, cette étape nécessite tout d'abord d'apprendre l'enchantement en détruisant un objet magique disposant des propriétés que l'on souhaite reproduire. Ensuite, il vous faudra combiner l'objet à enchanter avec une gemme d'âme préalablement remplie de l'âme d'une créature, pour obtenir votre artefact magique. De vos talents ainsi que la puissance de la pierre d'âme dépendra celle de l'objet obtenu.
Enfin, l'Alchimie vous permettra de vous pourvoir en potions à moindre frais. Ingérables instantanément, celles-ci représentent un potentiel très important, et vous tireront de bien des mauvais pas. Afin de les concocter, des centaines d'ingrédients sont à votre disposition : certains peuvent être achetés dans les magasins spécialisés, d'autres ne sont que de vulgaires ingrédients de cuisine. Les plus recherchés devront être trouvés dans la nature, voire arrachés aux cadavres encore fumants de monstres bien spécifiques. Chaque ingrédient dispose de quatre propriétés qu'il vous faudra découvrir, en les goûtant au petit bonheur la chance ou en les combinant à l'aveugle avec d'autres.
Si ces étapes peuvent paraître laborieuses sur le papier, elles représentent en pratique une richesse extraordinaire du jeu. Cette phase d'apprentissage et de recherche pour la quête de l'ultime potion ou de l'objet parfait va en effet vous occuper des heures et heures, fouillant le lit des rivières et les entrailles de vos adversaires en quête de tel ou tel ingrédient, et amassant précieusement vos connaissances en vue de créer l'objet de vos rêves. Particulièrement complet, le système de craft de Skyrim s'impose rapidement comme un des musts du genre.
Vampires, loups-garous et dragons
Difficile de faire un test de Skyrim sans s'attarder un moment sur les dragons, mis à l'honneur par l'équipe depuis des mois. Axe central du scénario, les majestueuses et mortelles créatures apparaîtront régulièrement au cours de votre quête pour vous mettre des bâtons dans les roues. Après une première phase d'approche consistant à affaiblir la bête à l'arc ou au sortilège tandis qu'elle crache le feu sur tout ce qu'elle entrevoit, il vous faudra finir le travail au corps-à-corps, une fois votre ennemi ramené à terre. Inutile lors des premières rencontres espérer vaincre le monstre seul. Jouez tactique, et tenter d'attirer les dragons près de zones habitées où les gardes pourront vous fournir un coup de main non-négligeable et servir d'appâts. Véritablement impressionnantes, ces phases qui ponctuent régulièrement votre aventure seront une bonne source de challenge.
En parallèle, le jeu regorge comme d'habitude de petites choses amusantes. Ainsi, même si cela ne surprendra pas les habitués de la licence, il est tout à fait possible de devenir vampire ou loup-garou. Sans trop spoiler, ces derniers sont même plutôt bien implantés en Bordeciel ! Par contre, le vampirisme est devenu une simple maladie, qui se soigne comme toute autre : très facilement, avec une potion médicinale ou à l'autel divin approprié. Ce n'est pas un mal, l'état étant contracté involontairement et pouvant s'avérer pénible à jouer.
En conclusion
Pas de doutes, Bethesda ne nous a pas fait attendre pour rien. Avec sa durée de vie fabuleuse, la richesse et l'étendue de son monde, et l'amélioration de mille et un points issus de ses aînés, Skyrim est définitivement un hit. Comme tout Elder Scrolls, il doit être pris comme une invitation à rejoindre son monde et à s'y immerger. Plus qu'une simple quête, c'est tout un univers qui s'offre au joueur. Cela suppose une liberté d'action sans égale, et un gameplay réglé comme du papier à musique pour ne pas lasser. Tout y est, le pari est réussi, et les terres glacées de la province de Bordeciel devraient nous tenir compagnie pour les mois à venir, pour notre plus grand plaisir !
Preview
Deux siècles après les évènements d'Oblivion. Avec l'assassinat du Haut-Roi de Skyrim, l'empire de Tamriel est au bord du chaos et de la guerre civile. Des alliances politiques de tous bords se pressent autour des candidats potentiels au trône. Et pour ne rien arranger, ces conflits humains ont réveillé une menace ancestrale, que l'on croyait disparue depuis longtemps : les Dragons ! Face à cette nouvelle menace, un seul homme pourra éventuellement sauver l'Empire de la Destruction : Dovahkiin, dont le nom signifie "Né des dragons", un héros prophétique doté du pouvoir de la Voix, le seul être capable de vaincre les dragons...
Sous cette présentation maintes fois relue avec diverses déclinaisons, se cache pourtant ce qui devrait définitivement être un très grand jeu : Elder Scrolls V Skyrim s'impose en effet depuis plusieurs mois sur les stands de l'E3 ou d'autres salons comme un véritable monstre sacré. Dans la lignée de ses illustres prédécesseurs, le jeu devrait permettre d'explorer à l'envi des paysages gigantesques et complètement ouverts, conférant une liberté de choix extraordinaire.
Comptant quelques 150 donjons, le jeu reprend tous les ingrédients qui ont fait le succès de la saga : PNJ à foison, environnements ouverts particulièrement vastes, système de progression compétence par compétence, ... en y ajoutant un niveau de qualité et de détail toujours plus poussé. Pour ce nouvel opus, Bestheda, à peine sortie de la production de Fallout New Vegas, nous propose cette fois d'enfiler nos bottes fourrées pour aller explorer le nord du continent de Tamriel, et plus précisément la province de Skyrim (Bordeciel en français). Si le titre semble parfaitement réussi sous chacune des coutures qu'il a dévoilé jusque là, sa grande nouveauté réside dans 'apparition des dragons, dont on se plaisait à rêver depuis Redguard. Offrant les combats complètement dynamiques, ils représentent l'un des dangers et des enjeux majeurs du titre, et promettent des affrontement mémorables.
Préparez-vous, Skyrim semble fait de l'étoffe de ces jeux capables de vous tenir en haleine au minimum des dizaines d'heures (minimum 30), et de marquer notre imaginaire pour les années à venir !